Egypte #8, Le wadi de Ras Sheitan

Le lendemain de ma longue randonnée au bord de la mer, après quelques nouvelles heures de marche, j’ai fini par atteindre Ras Sheitan. La balade a été belle mais le littoral au nord de Nuweiba n’a rien à voir avec les grèves sauvages d’Abu Galum : ici c’est une succession de camps touristiques vides, peuplés seulement de quelques meutes. J’y fais ma première rencontre avec les visages du désert : ceux que les rochers laissent entrevoir, entre deux escarpements, au creux d’une fissure, dans une tache d’ombre. J’ai vu au loin la forme distincte du grand temple d’Abu Simbel, les quatre pharaons assis, les longs postiches, les hautes couronnes… Au kilomètre suivant, face aux rochers, il n’y avait plus rien d’autre que quelques vagues boursoufflures dans la pierre. C’était une belle introduction à ce que j’allais découvrir à Ras Sheitan.

J’y suis arrivé dans l’après-midi. Ras Sheitan, le cap/la tête du diable, est une déformation qui date de l’occupation israélienne ; le nom originel, Ras Shatteyn, signifie « le cap des deux plages ».

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Le camp touristique qui s’y situe est moins vide que les autres et j’y demande, à tout hasard, s’ils cherchent des volontaires. Il se trouve que oui. Je serai serveur aux heures creuses, en échange de deux repas par jour, d’un petit bungalow et de tous les thés, cafés et jus de citron du monde. J’y pose mon sac pour trois semaines. (Enfin, je ne le sais pas encore…) Sur les tapis, devant la mer, certains s’exercent au houlahoup tandis qu’un Jordanien en sarouel jongle et fait des tours de cartes. Les vagues sont à vingt mètres, le wadi (la vallée désertique) est tout près. Ca me plait bien.

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J’aurais trop à raconter sur Ras Sheitan. Le long d’Abu Galum puis à Ras Sheitan j’ai tenu un carnet de bord, agrémenté de citations (j’ai un peu bouquiné) et de quelques croquis des visages que le wadi m’a montrés. Ras Sheitan pourrait faire l’objet d’épisodes à part entière, #1, #2, #3… ce serait compliqué de le synthétiser entre quelques photos. Je finirai peut-être par le raconter ici, par un autre biais que celui d’un article classique.

En échange, je vous donne quelques photos du wadi.


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Véranda sur un coucher de soleil :IMG_3892

Et pour conclure par une dernière photo : que la paix de Misou (une Suisse qui arpente le Sinaï depuis 18 ans et a trouvé son havre à Ras Sheitan, surement ma rencontre la plus fortifiante en Egypte), vous touche, vous habite et vous inspire longtemps…

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3 réflexions sur « Egypte #8, Le wadi de Ras Sheitan »

  1. Misou a probablement entendu ton salut, a calculé ton signe astrologique maya et t’a relevé toutes tes qualités par le menu en les ponctuant de « waw » aussi beaux que ceux de Cassie dans ‘Skins’…

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  2. Ton  » pourquoi  » d’hier, me conduit à relire ce chapitre sur Ras Sheitan . Éblouissant tout comme la sérenité de Misou que j’accompagne d’un fond musical ( the Court of the Crimson’s King // K. Crimson ) . Un pur régal . J’ai également relu ton premier  » pourquoi  » , ecrit en 2014 , je crois . Assez troublant et encore tellement d’actualité après tes 2 ans passés sur ton chemin de l’écoute, de l’observation et de la réflexion . J’attends ton premier ouvrage avec impatience . Je t’embrasse et te souhaite une bonne route . Comme disait Higelin ( le père ) :  » pars et surtout ne te retourne pas  » A bientôt . Bisous . François .
    Ces connards ns feraient bien une guerre ( conflit Russiens- Turc !!!! )

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